L’évolution de la technologie change inéluctablement le monde, et l’industrie de l’agroalimentaire va devoir en suivre le rythme. Faisant face aux nouvelles exigences des clients ou à une réglementation de plus en plus stricte notamment en ce qui concerne le gaspillage ou l’écologie, ce secteur va devoir s’adapter.
Dans cet article, nous nous intéressons aux changements que va subir l’agroalimentaire pour rester compétitif. Quelles sont les machines du futur ? Sur quels leviers le secteur devra-t-il tirer pour être productif les années à venir ?
Sommaire
Vers des usines plus propres et plus économes
Les normes et réglementations de plus en plus contraignantes obligent l’industrie de l’agroalimentaire à évoluer vers des modèles qui répondent au respect de l’environnement et qui réduisent le gaspillage alimentaire.
Des machines séparatistes pour moins de gaspillage
Le gaspillage alimentaire est un fléau qui touche de plein fouet la France. La nourriture achetée et non consommée va tout droit dans la poubelle. Il en va de même pour les invendus dans les grandes surfaces. Même s’il s’agit en grande partie de légumes et de fruits, le secteur de l’abattage et de la transformation de viandes est également concerné. L’une des principales causes en ce qui concerne ce dernier secteur est la mise en valeur de certaines parties de la chair au détriment d’autres.
Utilisées dans l’agroalimentaire de nos jours, les machines séparatrices comme celles de Lima France ont sûrement encore de belles années devant elles. Elles permettent en effet le traitement mécanique de la viande qui met en lumière toutes les parties de l’animal. Les viandes séparées mécaniquement (VSM) ou celles désossées mécaniquement (VDM) permettent de lutter contre le gaspillage. Seules les parties non comestibles de l’animal sont jetées.
Ces machines jouent un rôle non négligeable sur le plan économique de l’agroalimentaire, les VDL et les VSM étant les matières premières pour la fabrication de produits de charcuterie.
Vers la bio économie
La qualité des produits et la productivité ne devraient plus être les seuls impératifs de l’industrie agroalimentaire de demain. L’évaluation de l’impact environnemental des procédés de production entrera aussi en ligne de compte. La valorisation des déchets est également une problématique qu’il ne faudra pas laisser de côté au moment de lancer la mutation du secteur.
Dès la conception d’un produit, les déchets générés devront être considérés comme de nouvelles matières premières. Ils seront ainsi réintégrés dans le processus de production. La gestion du recyclage des produits ou de leur fin de vie devrait en outre être repensée, afin de donner vie à de nouvelles chaînes de valeur durables et économiquement viables.
Usines agroalimentaires, « retour vers le futur »
La stratégie des entreprises dans le domaine de l’agroalimentaire se diversifie. L’internet des objets, les capteurs, la robotique, le big data ou le cloud computing sont autant de technologies vers lesquelles se tourne le secteur pour se réinventer.
Une nouvelle révolution industrielle est en cours : l’industrie 4.0
Le secteur industriel connaît déjà une profonde mutation. Les technologies numériques sont en effet en train de modifier les méthodes et les procédés. Cette nouvelle révolution industrielle fait voir le jour aux usines digitales, cyberusines, innovative factory, integreted industry ou plus simplement à l’industrie 4.0.
Cette mutation crée une assez large palette d’innovations pour le secteur agroalimentaire. Le premier avantage de l’industrie 4.0 est la traçabilité. Les données enregistrées auparavant l’étaient sans que le secteur ne sache quoi en faire, comment les retrouver ou encore comment les vérifier. Il y avait par ailleurs des failles en ce qui concerne leur traçabilité.
Déjà insérée dans le processus de supply chain de plusieurs entreprises agroalimentaires, la technologie de la blockchain permet par exemple la gestion et la restitution des données en temps réel. Sont concernés des ingrédients depuis leur champ de culture jusqu’aux rayons des supermarchés.
Les usines classiques sont en train d’être transformées en profondeur pour gagner en efficacité. Les aspects de l’entreprise comme la maintenance, la qualité, la logistique ou les ressources humaines seront alors interconnectés. La société agroalimentaire sera capable d’adapter en temps réel sa production à la demande du marché.
Ainsi, les stocks seront liés aux ordonnancements et le contrôle de qualité pourra être automatisé grâce aux capteurs. Les différents besoins en ressources matérielles et humaines devraient de ce fait être mieux anticipés. Une industrie agroalimentaire plus réactive, qui réduit la marge d’erreur et les délais pour les clients.
Le numérique au service des consommateurs
Les Français ont un goût prononcé pour les produits personnalisés. Le modèle traditionnel de l’industrie agroalimentaire a quant à lui tendance à produire des articles standardisés en masse. La customisation qui devient l’un des standards de la relation avec la clientèle devra davantage être prise en compte.
Le modèle actuel de l’industrie en général et celle de l’agroalimentaire en particulier devra donc se transformer pour donner satisfaction à ces nouveaux types de consommateurs. Il devra par exemple généraliser l’impression 3D pour la production d’articles minutieusement personnalisés et produits dans un délai court.
Cette nouvelle manière de consommer pourrait par ailleurs avoir comme corollaire la prolongation de la durée de vie du produit. En effet, le côté relationnel qui lie le consommateur à son achat pourrait l’amener à le garder plus longtemps. Cela reste tout de même moins flagrant dans le secteur agroalimentaire où la plupart des produits sont destinés à la consommation à court terme.
L’industrie de demain n’est pas si loin
Les innovations qui transforment l’industrie agroalimentaire en sa version 4.0, dite « de demain » continuent de voir le jour. L’agriculture connectée en fait partie et s’intéresse entre autres à la robotique. Un futur qui n’est pas si lointain que ça. EKIM a par exemple fait l’annonce de la création des premiers robots pizzaïolos qui cuisinent devant les clients. Un concept de restauration rapide quasiment sans intervention humaine.
Lutti a quant à lui mis en lumière son imprimante à bonbons 3D pour répondre à la demande croissante de personnalisation du consommateur. Le client a ainsi la latitude de créer ses propres bonbons. Une approche clientèle bien singulière.
En définitive, l’évolution de l’industrie agroalimentaire suppose une intégration horizontale. Tout est réalisé avec l’interaction entre les produits et les machines, puis des machines entre elles. Il s’agira donc d’un système interconnecté où le produit final pourra interagir avec les machines pendant le processus de production (smart product). Une industrie qui n’aura pas d’autre credo que de mettre le consommateur et son produit au centre de toutes les attentions.