Les joints de dilatation et les joints de fractionnement ont pour objectif commun de contribuer à la durabilité de l’ouvrage, à l’image des autres types de joints applicables en construction. Le point sur leur rôle, leur fonction et leurs conditions d’application.
Sommaire
Le rôle des joints sur un ouvrage
Absorber les variations de dimensions des matériaux, assurer la reprise de retrait dû à la prise du béton, prévenir la compression des revêtements de sol… Toutes ces fonctions peuvent être assurées au moyen de joints appropriés avec pour objectif commun d’éviter la formation des fissures pouvant nuire durablement à la longévité de l’ouvrage et le rendre impropre à sa destination.
Les jonctions entre différents éléments de construction sont assurées par des joints dont les propriétés sont sélectionnées pour prévenir les dommages et garantir une liaison durable. Leur positionnement n’est pas anodin et doit être correctement évalué afin de réduire le risque d’apparition de fissures. Celles-ci étant le siège de futurs dommages notamment liés à la perte d’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment et aux infiltrations d’eau.
Le plâtre ou mortier font partie des matériaux de remplissage au niveau des joints, mais d’autres produits s’avèrent plus appropriés pour le jeu fonctionnel. Le mastic et les cordons conçus à partir de matières relativement élastiques et plastiques sont privilégiés entre deux éléments pouvant être soumis à des tensions.
Il existe une grande variété de joints aux applications différentes :
- joint parasismique ;
- joint coupe-feu ;
- joint de rupture ;
- joint de tassement ;
- joint de chaussée ;
- joint de retrait…
Parmi eux les joints de dilatation et de fractionnement répondent à des attentes similaires, avec quelques spécificités dans leurs applications.
Fonction du joint de dilatation
Le joint de dilatation a pour fonction première de réduire l’ampleur des phénomènes de mouvement des matériaux. Ceux-ci peuvent en effet voir leur dimension modifiée sous l’effet du temps et de l’usure. Sur les constructions de plus grandes dimensions, le phénomène est encore amplifié avec des conséquences sur la durabilité du bâtiment. Les conditions climatiques et notamment les écarts de température constituent également un facteur aggravant. Sans joint de dilatation, ces mouvements sont susceptibles d’entraîner la formation de fissures et l’apparition de détériorations qui fragilisent la structure.
Le joint de dilatation intervient au niveau des interruptions dans la structure du bâtiment. Ces séparations permettent d’obtenir plusieurs parties indépendantes autorisant ainsi un mouvement différentiel et prévenant les mouvements excessifs à l’origine de tensions pouvant entraîner les fissurations. Pour les ouvrages de grandes dimensions, la mise en œuvre des joints dilatation se fait par séquence régulière de plusieurs dizaines de mètres.
Le terme joint de mouvement reflète davantage la nécessité d’anticiper les mouvements de compression et d’expansion susceptibles d’affecter le bâtiment.
Applications du joint de fractionnement
Le joint de fractionnement est posé au niveau des revêtements des sols et selon les caractéristiques de la chape sur laquelle ils reposent. Les tensions sont ainsi mieux maîtrisées entre les surfaces fractionnées. Très concrètement, une grande dalle béton réalisée sans joint de fractionnement finira par se fissurer. En sectionnant l’ouvrage, toute amorce de fissure sera contenue au lieu de se propager et de gagner d’ampleur.
Le joint de fractionnement doit être choisi en tenant compte de l’épaisseur de la dalle et ne doit en aucun cas dépasser la surface du revêtement. Ces joints peuvent être adaptés à des environnements intérieurs ou extérieurs. Dans le second cas, ils devront la plupart du temps être soumis au passage des piétons et des véhicules lourds.
Ces deux joints, de fractionnement et de dilatation, sont régulièrement employés sur les constructions en béton et au niveau des carrelages, particulièrement exposés à des dégâts importants dus aux mouvements et aux modifications volumétriques.